28/10/19

L’assistant socio-éducatif, allié du quotidien

Au début des années 2000, alors qu’elle évalue et harmonise son système de formation, la Suisse met en place la formation initiale du Certificat fédéral de capacité (CFC) d’assistant-e socio-éducatif-ve. C’est dans ce contexte que plusieurs collaborateurs de la Fondation suivent ce nouveau cursus et introduisent dès 2009 ces nouvelles fonctions au sein  de l’EMS Les Lauriers. Dix ans plus tard, nous faisons le point sur un métier qui a su trouvé toute sa place dans l’institution, transformant les modèles d’organisation et replaçant le résidant au centre du dispositif.

Un nouveau métier, à mi-chemin entre le médical et le social

Depuis plusieurs années, de nouveaux besoins ont émergé au sein des établissements médico-sociaux, dans lesquels la dimension médicale a longtemps prévalu. Du point de vue des résidants qui appellent à une prise en soin plus globale capable de répondre à des problématiques d’ordre socio-culturel de plus en plus prégnantes autant que du point de vue des professionnels qui aspirent à acquérir de nouvelles compétences sociales. A ce titre, la formation des ASE instaurée en 2009 représentait une opportunité, puisqu’elle associait  dans un même cursus l’approche médicale et l’approche sociale, donnant à la seconde toute sa place. L’ASE est formé à l’accompagnement des enfants, des personnes en situation de handicap et des personnes âgées. S’il existe des spécificités propres à chaque secteur mais aussi au sein même des établissements médico-sociaux, le cahier des charges de l’ASE repose sur trois principes clé, et ce quel que soit le milieu : accompagner le quotidien (alimentation, soins élémentaires, déplacements), solliciter les compétences sociales, favoriser l’autonomie.

Le maillon de la chaîne

Le cahier des charges défini, il fallait désormais le mettre à l’épreuve du fonctionnement de l’institution. L’EMS Les Lauriers a été l’un des premiers établissements genevois à intégrer en 2009 les assistants socio-éducatifs dans son organigramme. Modifiant considérablement le paysage des activités et la place de l’animation , l’introduction des ASE dans l’organisation a permis d’en repenser progressivement le modèle. Certains EMS rattacheront la fonction au service des soins. Le  choix de la Fondation âge d’or sera de les intégrer aux équipes d’animation. Ils ne portent pas d’uniforme et font désormais office de fil conducteur de la journée du résidant, contribuant dans une large mesure à transformer l’image d’un lieu médicalisé en lieu de vie.

« La polyvalence de la formation ASE permet de proposer au résidant un large panel d’activités, culturelles, motrices, spirituelles… Mais surtout, ces activités sont intégrées et évaluées dans le cadre du projet personnalisé d’accompagnement. »

Véronique Aebi ASE, EMS Stella qu’elle a rejoint en 2017, à l’issue des trois années de cours et de stages dans le cadre de l’école des ASE à Carouge.

Autre facteur de changement : la manière de travailler de l’ASE. Il aborde les activités de la journée non pas comme des prestations, mais comme des projets.  « Jouer aux cartes n’est pas un simple passe-temps, illustre Véronique. C’est une activité qui favorise la concentration, l’esprit d’équipe ou de compétition, le lien social. Chaque projet répond à des enjeux que nous identifions et a des incidences, positives ou négatives, que nous évaluons. »

Vers plus d’interdisciplinarité

D’une prestation ponctuelle proposée dans la journée, l’animation est progressivement devenue un pilier de la vie au sein de notre maison. Et c’est la qualité d’accompagnement du résidant qui en a bénéficié : parce qu’elle exige de considérer le résidant dans sa globalité, comme un sujet acteur de sa propre journée, la fonction d’ASE offre un cadre sécurisant à la personne âgée, qui se sent accompagnée par une personne référente unique depuis la fin de son petit déjeuner jusqu’au repas du soir. Autrefois concurrentes, les activités de soins et d’animation sont devenues complémentaires. L’arrivée de l’ASE décloisonne les services, les métiers et les murs de l’entreprise. Et pas d’enjeu de territoire, rassure Véronique : « Nous avons été formés aux tâches de base de tous les métiers présents dans l’EMS. Mais notre rôle n’est pas de nous substituer aux missions des personnels des soins, de l’hôtellerie ni de l’intendance ; nous faisons le lien entre toutes ces disciplines afin d’améliorer la qualité de vie du résidant et de favoriser les échanges professionnels ».

Conscients de la nécessité de consolider et d’affirmer le rôle et la place de l’ASE en EMS, au carrefour de plusieurs activités, les responsables d’animation de Stella et des Lauriers forment les apprentis au sein de l’entreprise. Entre l’animation et le soin, entre l’assistant et le chef de projet, entre l’interface et l’acteur de terrain, entre l’ombre et la lumière, l’assistant socio-éducatif construit sa place au sein de l’EMS avec humilité et professionnalisme.

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